VACCARES

s'enlise un peu de soi dans les marais d'ici,
barbelés, rouille aux piquets...
souvenirs épars dans le vent du large,
la digue dans la mer avance,
la dague dans le cœur se retire....

et nos vies vagabondent sur d'autres rives,
s'ancre évidemment
notre corps voilier
dans un nouveau port....

correze !

la corrèze, inconnue de moi...
on m'attend
je pars donc..
parce que je veux, partir !

je sais que dans tout l'univers, dans le total du monde,
dans cette galaxie à l'horizon perdu,
il existe une rue, un lopin de verdure
il existe une vie, une âme, un sourire,
un regard, une flamme.
mille pensées convergent
vers ce microscopique endroit.

là,
je sais qu'elle y est !

anamnèse

l'étoile blanche sur le noir du stylo
l'encre violette de l'écriture sur le virginal carrelage.
autrefois..
la guitare
accompagnait les mots, la source intarissable en amont de ma vie.
le creusement du lit ; une rivière court chaque jour un peu plus,
lovée dans la vallée.
balayée, asséchée par le vent de la mer
autrefois...
la guitare,
la voix, les influences
de Brel, à Barbara
une respiration,
un silence...
voulu
autrefois...

sylvie germain dit ...

il y a pire que les larmes,
les sanglots, pire que les cris et les râles,
il y a le rire....

indiens...

les "anishinabe" (tribu indienne)
passaient 3 jours sans boire, sans manger et sans abri...

faut trouver le bon endroit tout simplement...

"la mer toujours recommencée...."

la poésie dans chaque objet volé,
ravi au temps, à sa propre vie,
cadrage, fugacité,
la pièce d'un puzzle happée par le regard à la seconde, à la respiration..un battement de cils,
au delà de la vue, voir..

impression...

il y a parfois une impression de perte
comme si l'on allait se perdre, c'est ça...se perdre..
l'étreinte s'éternise, se resserre, se noue,
ce nous devient liane autour de cette peur étranglée dans nos mains..

cadrage.... différent..

aujourd'hui, la mer,
hier, une campagne humide et verdoyante,
l'eau vers laquelle on revient,
dans laquelle on se noie,
contre laquelle on lutte !
on se laisse emporter, porter,
dans l'élément de base..
remonter le courant.... vers la source...

Mat de ce bateau dépassant tous les autres, bien dressé face à l'onde, dans l'écume des vagues ports immergés.
je vois,
rizières verdoyantes, dans la Camargue acqueuse qui se noie aux regards et se plie au mistral

thé vert fumant, chaleur réfrigérée qui se coule en son ventre à chaque matin frais,
tellines bleutées,
miniatures offertes...
je vois....

temps.........pis que le temps...

le désordre du temps, l'éparpillement d'images... la mémoire écartelée...
dans un rai de soleil,
tourbillonnent les poussières d'antan, les douleurs des amours et les vies successives, prisonnières des murs... à vendre !
une odeur dans le lieu,
même nombre de pas,
avant,
il y avait...
il y avait....
l'oubli ne se résigne pas, pas encore !